On raconte qu'un Betsimisaraka étant allé pêcher sur le bord de la rivière, ramena au bout de sa ligne une ondine merveilleusement belle à la peau blanche et aux longs cheveux noirs. Cette femme vivait dans l'eau et se nourrissait de poisson cru : « Je t'épouserai, dit-elle au pêcheur, et habiterai avec toi, à condition que tu ne révèles jamais mon origine. » Le mariage se fit. La femme vivait sur terre comme si elle était une femme ordinaire.
De ce mariage naquirent quatre enfants, deux garçons et deux filles. Un jour que le Betsimisaraka était ivre de rhum, on lui demanda comment un pauvre pêcheur comme lui avait pu épouser une femme si belle. Il raconta de quelle façon s'était fait le mariage, et dévoila l'origine de sa femme. Dès que la fille des eaux apprit cela, elle abandonna son mari et retourna dans la rivière. Les filles la suivirent et devinrent ondines comme elle. Les fils restèrent avec leur père. Ils ont fait souche ; et on appelle leurs descendants Zafimarano (les fils de l'eau). Il en existe encore à Tamatave.
Analyse et morale
L’histoire de l’ondine illustre les conséquences de la rupture de la confiance dans les relations humaines. La promesse brisée du pêcheur reflète l’importance de tenir ses engagements et de respecter les secrets confiés. Le départ de l’ondine souligne aussi que les liens, bien que forts, peuvent être fragiles si la confiance est trahie. Ce conte nous rappelle que la parole donnée est sacrée, surtout dans le contexte des valeurs familiales et communautaires.
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